• Bon, on pourrait toujours fermer les yeux, et décider d'ignorer les problèmes jusqu'à ce qu'ils disparaissent. Sauf qu'on est censés ne plus être des enfants. On est censés avoir grandi. Allez, putain, je n'ai que 17 ans. Laissez moi être une gosse encore un peu. S'il vous plaît. 

    Ce que tu vis là, Astrale, ça s'appelle une grosse rechute dans la boulimie. Tu manges n'importe quoi, n'importe comment. Tu manges tout le temps, parce que t'as tout pour être heureuse et ça t'angoisse. Et puis après, tu vas finir par aller te faire vomir. Puis rechuter dans l'anorexie. Reperdre douze kilos, qu'évidemment tu t'empresseras de reprendre à ta prochaine crise. 

    Je sais pas comment gérer ça, d'accord. C'est comme mourir de soif au milieu d'une rivière, et ne pas avoir le droit de boire. Et personne ne sait comment m'aider. Brice essaie mais ça me fait culpabiliser. Et puis, tout le monde croit que ça veut dire que je vais trop bien, parce que je me nourris. C'est beaucoup plus insidieux, et je voudrais bien qu'on m'aide. A la clinique ils ont dit que c'était un problème mais qu'ils s'en occuperaient pas parce que ce n'était pas aussi grave que ma dépression. Et ils m'ont laissé sans conseils, sans aide. Mais moi, j'ai juste 17 ans, et je ne sais pas quoi faire.


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  • Elle va passer le pas de la porte, elle sait qu'il sera là, allongé. Effectivement, il est sur le dos, et il la regarde. Il la trouve belle, même si elle n'y crois pas. D'ailleurs, elle ne va pas tarder à lui râler dessus pour qu'il arrête de l'observer. Lui, il n'a jamais compris. Il aime détailler les traits de son visage, mais elle a peur qu'il "réalise à quel point elle est moche" selon ses dires.

    Cette fois-ci, elle ne dit rien, elle se contente d'éteindre la lumière, puis de se déshabiller. Ce corps en mouvement, ces formes... Il ne peut voir qu'une silhouette, mais mon dieu ce qu'elle lui plaît. Elle se glisse dans le lit à côté de lui. Comme toujours, elle retrouve l'étreinte rassurante de ses bras, et son odeur. Ils rient et se taquinent. C'est vrai qu'il a dit un jour qu'il avait un coeur de pierre, mais elle, dans ce lit avec lui, elle sera toujours son rayon d'innocence, son soleil en plein hiver. 

    Puis soudain, elle se retourne, l'embrasse. Leurs langues se fuient et se retrouve. Elle attrape entre ses dents sa lèvre inférieure, elle sourit. Il y a quelque chose de particulier dans le regard de ce garçon. Dans la façon dont ses prunelles montent au ciel comme s'il effleurait le paradis, dont ses paupières se ferment, pour mieux savourer. Quand elle effleure sa peau, son torse, ses côtes, elle sait qu'il est comblé. Et elle sait que personne ne l'a jamais comblé comme ça. Il tente de l'embrasser à nouveau, mais elle refuse avec un sourire espiègle. "C'est moi qui décide." Elle n'a pas toujours été comme ça. Au début, elle suçait, se faisait prendre, jouissait de façon mécanique. Mais il a été à l'écoute de tous les signaux de son corps, il lui a fait confiance, et il lui a montré qu'elle pouvait prendre le pouvoir. Aujourd'hui c'est ce qu'elle fait, et il adore ça. Tous ses muscles se détendent. Ce n'est pas grave s'il est vulnérable, il est prêt à lui laisser le contrôle. De toute façon, elle ne veut que lui plaire. Il a fait ses premières fois avec elle, et elle sait particulièrement comment faire monter la tension. Où déposer ses lèvres, quelles pressions, quelle vitesse. Elle connaît chaque partie de son corps. Elle sait comme il est dur contre elle. Sa langue joue doucement, et finalement, il arrive au bout de lui-même. Alors il sourit, se redresse soudainement, et la fait tomber en arrière très doucement. "C'est moi qui contrôle maintenant". Elle résiste un peu, mais c'est juste parce qu'elle aime quand il la bloque par les poignets. Il promène ses lèvres et sa langue sur son visage et son cou, et il la regarde. Elle a des yeux implorants, elle pourrait le supplier pour qu'il l'embrasse, pour qu'il la touche vraiment, qu'il lui fasse ressentir... l'ivresse. Comme il sait si bien le faire. Lui aussi a été le compagnon de ses premières fois, il sait comment toucher ses seins, son ventre, ses hanches, et puis son entrejambe. Il a les doigts gelés, et elle trouve ça tellement bon... Leur froid s'oppose à son corps brûlant, et elle ne peut plus s'empêcher de gémir quand il les glisse en elle. Il refuse toujours de l'embrasser, mais la laisse espérer, en gardant son visage tout près du sien. Et soudain, il se penche, et leurs lèvres se scèllent.

    Pas de promesse. Pas de pour toujours, juste des plans sur la comète, et, sans aucun doute, de l'amour.


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  • J'écris depuis que je suis toute petite. Depuis mon premier poème pour la fête des mères, en fait. Je mets des mots, sur ce qui se passe, autour de moi, dans ma tête, partout. J'ai écrit des poèmes d'amour, des poèmes d'espoir, et surtout des poèmes de rage. J'ai été, je suis, tellement en colère contre le monde entier. La première étape, c'était certainement de l'accepter. D'accepter cette fureur en moi. Cette envie de hurler. Cette haine aussi. D'accepter qu'il y a des gens que j'ai envie de voir souffrir, des gens que j'ai envie de faire payer. Je tenais tellement à garder cette image "pure" de moi-même. Parce que je sais ce qui est bien. Le pardon. La compréhension. La bienveillance. Je sais ce qui est bien, mais parfois ça demande un courage que je n'ai pas. Fallait accepter que je ne pourrais pas enlever cette colère, cette haine, même cette violence, en moi. Mais tout le monde se fout de ce que je pense, pas vrai ? Ce qui reste, c'est ce que j'aurais fait ou non.

    Alors dans le cimetière des baleines, j'extériorise les horreurs dans ma tête, et dans mes actes je fais toujours du mieux que je peux pour rester du bon côté de la lumière, de la barrière.


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