• Les chroniques des connards

    L'histoire de plusieurs garçons qui vont, influencés par un autre, faire partie des pires connards que j'ai pu inventer.

  • La rentrée de seconde. Nouvel établissement, nouvelle vie. Et pour Enzo, nouveau corps. Grâce à Alex, il avait perdu tout le poids qu’il avait en trop, et même mieux, Il avait bronzé, et son acnée était partie, laissant un petit air de lutin adorable planer sur son visage. Et en prime, le haut de ses cheveux était teint en bleu. Il était vraiment devenu beau. Mais bien sûr, cette transformation ne pouvait pas passer inaperçue, et suscita quelques critiques, telles que “Si ses muscles sont aussi faux que sa couleur de cheveux, vaut mieux pas le toucher, sinon, on va s’enfoncer.” Le jeune garçon tressaillit, mais n’osa rien dire. Lysandre eut un grand sourire. “Tout en lui est plus vrai que les seins de ta mère petit con.”. Il se jura de faire payer le connard qui avait osé dire ça. Lysandre avait vu les efforts de son ami, qui peu à peu avaient payés, qui l'avaient rendu socialement parfaitement présentable, Les heures à la salle de musculation montraient enfin le vrai potentiel du jeune geek qui n’avait pas pour autant laissé tomber sa passion pour les jeux vidéos. Et il était hors de question qu’un connard random vienne ruiner ses efforts. Une paire d’yeux gris passa sur la personne à l’origine de cette remarque. Des cheveux gras. Mais aussi un petit air prétentieux. Un collier avec la moitié d’un coeur “I love you”. Donc, un garçon en couple. Avec une fille magnifique et populaire, si ses souvenirs étaient exacts -ils l'étaient toujours-. Un garçon qui ne comprit pas comment, deux jours plus tard, sa copine se retrouvait dans les bras du “mec aux cheveux bleus”. Il ne se doutait pas qu’un certain élève l’avait fortement influencée, menacée, convaincue. Personne n’aurait pu le savoir. Par contre, ce que tout le monde intégra, c’est qu’Enzo était un petit ami génial, et que, comme tous les amis de Lysandre, il aurait toujours tout ce qu’il voulait. Pourtant, les choses ne s'arrêtèrent pas là. Cela se passa en secret, dans un vestiaire de sport presque vide. Seul ce garçon restait, Lysandre et Alex étaient là aussi. Ce qui se passa ce jour là laissa des traces sur le corps, qui finit bleu et violacé, sur des lunettes brisées, et sur l'âme d'un garçon qui changea d'école au plus vite. Bien sûr, Enzo ne fut pas mis au courant immédiatement, mais sa confiance en lui augmenta peu à peu. 


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    Manu avait les cheveux noir et les yeux verts. C’était un garçon sage et affectueux. Manu, pour Alex, ce fut la révélation. Son attirance pour les hommes, dont il se doutait déjà depuis assez longtemps, et qui avait toujours été encouragée par Lysandre, se concrétisait enfin. Ils se rencontrèrent pendant l’été qui succède à la seconde, alors que le nouvel arrivant venait simplement passer ses vacances dans la ville. Pour être plus précis, ils se virent pour la première fois à la piscine. Les deux meilleurs amis jouaient tranquillement ensemble quand leur attention fut capté par ce nouvel arrivant en maillot de bain. En y réfléchissant, il aurait eu toutes les qualités pour rentrer dans le cercle intime de Lysandre. Mais, ce dernier, poussé par son instinct toujours si affûté, pressentait déjà l'intérêt qui allait naître entre les deux autres garçons, et, conscient de l'admiration qu’il suscitait, préféra rester en retrait. Au début, ce fut des regards, Yeux bleus, yeux verts. Et alors qu’ils sortaient au même moment de la piscine, aidé par un grand coup d’épaule bienveillant, Alex s’effondra sur l’inconnu, pendant que son meilleur ami fuyait en courant, amusé.

    -Pardon, ce n’est pas moi, enfin, c’est l’autre idiot mais… Je ne t’ai pas fait mal ?

    -Se prendre un mec super sexy en sortant de la piscine, ce n’est pas ce que j’imaginais pour mon premier jour ici, mais ça me plaît bien.

    -Euh… Je… Merci ?

    -Remercie moi en me payant un café et je te pardonnerai d’avoir attenté à ma vie.

    Les garçons n’avaient pas énormément de points communs, mais ils étaient comme magnétiques, et finirent par ne presque plus se séparer. Enzo en montra même une vague jalousie, rapidement éteinte par Lysandre, qui pour sa part, loin de se sentir délaissé, était réjoui. Alex semblait épanoui, heureux. Il découvrit les joies et les déceptions d’une relation, et Manu semblait le seconder à chaque étape. C’était un amour doux et sincère, qui aurait pu durer des millénaires. Malheureusement, le jeune homme devait repartir dès la fin de l’été. Quelques semaines auparavant, il commença à se montrer distant et froid, il lui parlait de moins en moins, et semblait profiter de chaque instant passé ensemble pour câliner son petit ami et lui faire des avances plus ou moins tendancieuses. 

    Et puis, finalement, organisant son départ, il souhaita conclure ses vacances par une grande fête. Evidemment, Lysandre en était. Déjà fort de ses nombreuses expériences sexuelles, il avait rassuré son meilleur ami, l’avait encouragé, et Alex se sentait enfin prêt à se donner. Il retrouva donc son petit ami, qui portait une de ses éternelles chemises. Il le prit dans ses bras, et l’embrassa. Alcool, drogue, tout s’enchaîna, dans une ambiance magique. Et par un heureux miracle, ils se retrouvèrent enfin seuls tous les deux dans la chambre de Manu. 

    -Tu sais, Manu…

    -Oui bébé ?

    -Je t’aime vraiment. Je veux dire t'es mon premier vrai amour, j'aime tout de toi. Je connais tous tes tics par coeur, quand tu mordilles l’ongle de ton pouce, ou que tu recoiffe tes cheveux, quand tu laisses ta langue passer sur tes lèvres parce que tu es trop concentré pour faire attention, et j’aime bien quand tu tapotes ma joue. T’as tout bouleversé…

    -T’as bu quoi ? T’as fumé ?

    -Plein de trucs que j’ai oublié. Et ouais, un peu. Pourquoi ?

    -Parce que ton amour sonne bizarre. Tu couches avec moi ? 

    -Carrément.

    Ils s’embrassèrent langoureusement, et Alex garda un sourire câlin tout du long. Il tressaillit quand son tee-shirt alla valser dans un coin de la pièce, et plus encore quand son pantalon le rejoignit. 

    -T’es carrément sexy bébé…

    Les deux adolescents se retrouvèrent rapidement nus, toujours à s’embrasser. Manu avait clairement le dessus, encouragé par son expérience. Il installa son copain sur le ventre, et après quelques douces caresses ponctuées de gémissement, il entra dans son fondement et commença rapidement de longs mouvements, laissant son plaisir monter. Alex se laissait porter par ce monde de sensations nouvelles et inconnues qui le submergeaient, malgré une légère douleur provoquée par la dilatation de sa peau. Soudain, il sentit un liquide chaud l’envahir par vagues. Manu se retira, et caressa doucement son dos, lui faisant profiter de la sensation des doigts sur ses muscles saillants. Puis, après quelques minutes, il se leva. 

    -On… On échange pas, maintenant ?

    -Pourquoi bébé, t’as envie ?

    -Ben… Oui ?

    Un rire volontairement blessant éclata. 

    -T’as été amusant le temps que t’étais là. Mais t’étais qu’un amour de vacances, Alex. Non, t’étais même pas un amour, t’étais… En fait, je voulais juste coucher avec toi, mais c’est que t’étais farouche… T’étais un défi, et puis maintenant, t’es quoi à part un vide-couille déjà utilisé ?

    -Mais…

    -Alors, non, je ne vais pas te faire jouir, parce que, ça te laisserait des petits espoirs, mais t’as juste servi mes intérêts. Je me suis fait du bien, demain je pars et on ne se reverra jamais, parce que t’étais juste un jouet. Et un jouet décevant en plus. Je m’étais dit que rentrer dans le cul d’un puceau serait amusant, mais même pas vraiment. Et puis, c’est fou ce que tu as été chiant, pendant ces deux mois. Si j’avais pas absolument voulu te baiser -et je me demande bien pourquoi d’ailleurs, vu le résultat- je me serais cassé. C’est ça le problème, quand il s’agit de tirer un coup, bien sûr on peut s’arranger, mais pour une relation sérieuse ? T’es un gosse, t’es pas assez intelligent, tu vaux rien. A part, peut-être, ce corps musclé. Là j’avoue. Mais à part ça, tu n’as rien, tu n’es rien. T’es plat et vide, mec.

    -Je croyais que tu m’aimais.

    -Ben non, je jouais. Et j’ai gagné, et tu sais pourquoi ? Parce que tu es un perdant. Et que les mecs comme toi vont toujours, toujours être dominés par les garçons comme moi. Allez, rhabille toi et dégage.

    Alex, totalement sous le choc, ne put qu’obéir et s’éloigner d’un pas chancelant. L’alcool et la drogue courant dans son sang accentuaient encore son mal-être. Il finit par se retrouver, assis sur le toit, sans savoir pourquoi ni comment, les deux jambes pendant dans le vide, Une furieuse envie de tomber l’attirait vers le sol, et soudain, la gravité lui parut très attirante.

    -Tu crois faire quoi là ?

    -Lysandre ? 

    Une étreinte protectrice se referma autour de lui.

    -Il s’est tellement foutu de ma gueule Lysandre, tellement fort. Il en avait rien à foutre, mais alors rien du tout. Il voulait juste qu’on couche ensemble, et devine quoi ? Il a éjaculé en deux minutes chrono comme un chien en chaleur, puis il m’a dit dégage. 

    -Et toi, t’as décidé de monter sur le toit avec un peu de vodka ? 

    -J’ai rien décidé du tout, je suis juste… arrivé. Dis moi, ça ferait quoi si je tombais ? Tu crois qu’il s’en apercevrait ? J’étais juste son putain de jouet, et puis il en a eu assez, alors, à la poubelle, le Alex. Il m’a balancé, et moi, j’aurais qu’à me jeter aussi. De toute façon, je suis rien, je suis personne.

    -Eh, Alex. T’es le mec le plus extraordinaire que je connaisse. Allez, donne moi cette bouteille. Tu veux que je te montre un truc ? Tu veux rejoindre les étoiles, tu veux t’envoler ? Laisse moi te montrer.

    Il prit la bouteille et la lança pour la regarder se briser sur le sol. Elle explosa en tout petits morceaux.

    -Tu vois, en fait c’est ça. Regarde comment le verre brille, on dirait des étoiles, n’est-ce pas ? Les étoiles sont pas seulement au ciel, elles sont aussi ici bas. T’es une étoile. T’es mon étoile; Tu brilles, mec, tu brilles tellement fort, il n’y a que toi qui m’illumine, et t’es fabuleux.  T’es tellement loin d’être un jouet, t’as des vrais sentiment et une vraie force, et tu peux pas te balancer, parce qu’elle ferait comment, Laura sans toi ? Et moi, tu crois que je survis sans toi ? Ben non, clairement, non. Parce que tu es unique, et l’abruti qui n’a pas vu ça, il a tout raté. 

    Et pendant toute la nuit, il est resté à lui dire à quel point il était formidable et à quel point il l’aimait. Et quand vint l’aube, il lui fit une nouvelle promesse.

    -Je te trouverai un garçon, et je te l’offrirai. Tu n’es l’objet de personne, mais tu auras un garçon qui sera ta chose, parce que tu mérites de prendre le pouvoir.


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  • Lysandre fêtait Noël avec tous ses amis. L’année de ses sept ans, son oncle lui offrit un rubikscube. 

    -Tu devrais essayer de résoudre ça un jour. Ta mère me dit souvent que tu es très intelligent pour ton âge et qu’elle n’arrive pas à trouver de quoi t’occuper. Ne t’en fais pas si ça te prends quelque mois, c’est assez difficile.

    -Qu’est-ce qu’il faut faire avec ça ?

    -Il faut que tu tournes le cube pour que chacune des faces soit d’une seule couleur ! Mon père en a un, il n’a jamais réussi à le faire, répondit Enzo d’une voix enjouée. 

    Il avait l’air très intéressé par le casse-tête, et ses doigts s’agitaient nerveusement comme s’il s’imaginait déjà le résoudre. Lysandre le remarquait bien, alors il fit un grand sourire et lui lança l’objet.

    -Je te le donne.

    -Tu ne vas même pas essayer de le faire, demanda son oncle, surpris.

    -Qu’est-ce que ça m’apporterait ? Si j’y arrive, ça ne changera rien à ma vie. Du coup, ça ne m’intéresse pas.

    -Et si je te disais que je t’offrirai un cadeau si tu le résout ?

    -Je l’aurais peut-être fait, mais ça ne m’intéresse pas non plus. Maman me fait déjà plein de cadeaux.

    -Tu n’aurais pas peur de ne pas réussir par hasard ?

    Le but était clairement de provoquer le petit garçon, qui savait régulièrement se montrer susceptible, mais ce dernier se contenta d’hausser les épaules. Ici, au milieu de ses amis, sa supériorité était assurée sans qu’il aie besoin de se battre, alors il retourna simplement jouer avec ses playmobils. Alex, lui, ne l’entendit pas de cette oreille. Il détestait que qui que ce soit mette en doute les capacités de son meilleur ami.

    -Lysandre n’a peur de rien. Votre truc est juste trop ennuyeux pour lui.

    Sur ces mots, il retourna aux côtés des autres. L’après-midi défilait, et tout se passait paisiblement entre les garçons. Une petite Anna de deux ans à peine avait rejoint son frère, et semblait enfin prête à faire sa sieste. D’un geste, Lysandre intima le silence à tous ses amis et, assis sur le fauteuil, il commença à lui raconter une histoire pour l’aider à dormir. Il l’avait toujours fait pour elle, et c’était souvent très long car cette dernière aimait les récits complexes, avec beaucoup de péripéties et de personnages, bien que son jeune âge ne lui permette pas de tout comprendre. Et, excitée par la présence de tant de monde autour d’elle, une seule histoire ne suffit pas à la bercer. Pendant que son frère parlait, tout le monde l’écoutait, fasciné par son imagination débordante, mais Enzo était toujours en pleine tentative de résoudre le rubikscube. Petit à petit, l’objet passa de mains en mains, et tout le monde s’y essaya sans succès. En plein milieu de sa troisième histoire, Anna manqua de s’endormir quand le petit gémissement de rage de Timéo la sortit de son état. Agacé, Lysandre tendit la main d’un geste autoritaire, et son ami y déposa le casse-tête. Sans cesser de raconter l’aventure de la reine des fées à sa soeur, Lysandre laissa ses mains s’agiter. Son oncle posa les yeux sur la grande horloge. Exactement trois minutes et douze secondes plus tard, l’enfant de sept ans lançait gentiment le jouet à Enzo et remontait la couverture sur les épaules de sa soeur enfin endormie. Il avait résolu le jouet. En trois minutes et douze secondes.

     


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