• Quelques jours avant la rentrée, Enzo retrouva Alex et Lysandre. Il semblait gêné comme un enfant pris en faute, mais il garda ses yeux posés sur eux, comme on lui avait appris. Après quelques minutes, Lysandre sourit.

    -Alors mon ange, qu’est ce qui te pèse sur le coeur ?

    -Je voudrais teindre mes cheveux.

    Alex passa une main dans sa propre teinture blonde avec amusement.

    -Tu veux à ce point me ressembler ?

    -Je veux pas devenir blond. Je voudrais avoir les cheveux bleus.

    Lysandre et Alex échangèrent un regard empli de fierté. Leur petit bébé sans aucun doute devenait grand, c’était purement adorable.

    -Alors fonce mon ange, ça t’ira parfaitement. 

    -Clair ou foncé le bleu ?

    -Electrique, je voudrais. Mais, vous êtes sûrs que ce ne sera pas… Bizarre, ou… Moche ?

    -Ce ne sont que des cheveux. Même si ça ne t’allait pas, ça repousserait. Mais je suis persuadé que ça sera très bien ! J’adore que tu veuilles te démarquer, et je pense que tu devrais te lancer.

    Le matin de la rentrée, les deux grands garçons reçurent cinq ou six messages et photos d’un chevelure éclatante, et totalement impossible à rater. Le résultat était magnifique, unique, comme le coeur du garçon qui les portait.

     


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  • Quelques jours plus tard, Lysandre se rendit chez Alex avec un pack de Monster et des Haribos. Son meilleur ami partit pour allumer la Playstation, mais il protesta.

    -Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, j’ai autre chose à voir avec toi.

    -Ah ?

    -Je veux que tu t’occupes d’Enzo. 

    -C’est-à-dire ? Que je m’en occupe, genre, que j’aille lui péter la gueule ? Je le fais si tu veux, mais clairement, ça ne m’enchante pas.

    -Non, rigola-t-il. Je veux que tu l’aides à perdre du poids. C’est toi le plus sportif et le plus musclé, et de loin. 

    -Pas de problème, mais… Pourquoi ? 

    -C’est lui qui le veut. Pour moi, il est déjà extraordinaire. Mais il a besoin de changer. Il se sent mal dans sa peau. Il m’a dit de l’abandonner, il sent qu’il dépare. Et il complexe beaucoup par rapport à toi.

    -C’est ridicule.

    -Pas tellement. Regarde toi, tu es parfait. Personne d’autre ne le sera jamais. Et en plus tu es mon meilleur ami. Personne d’autre ne le sera jamais. Donc je pense que ça lui fera du bien de passer un peu de temps avec toi. Mais, Alex, je ne veux pas que tu le transforme. Je l’aime. Différemment de la façon dont j’aime les autres, et moins que je t’aime toi mais… Regarde le du haut de son mètre cinquante, il n’a pas encore fait sa poussée de croissance alors que dans deux mois on est au lycée, il est tout gentil tout mignon, c’est un peu le calme dans ma tempête. Je ne veux pas qu’il nous ressemble. S’il devient comme nous il va sombrer. Apprends lui à s’aimer, montre lui qu’il est capable de tout faire, encourage-le. Sauve-le. 

     


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  • -Regarde moi Lysandre. Regarde moi, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? J’ai au moins quinze kilos en trop, j’ai de l’acné, je ressemble à rien. Je ne sais même pas pourquoi tu veux encore de moi. Et d’ailleurs tout le monde se pose la même question. T’as Alex avec toi, il est parfait, t’as Thomas et Timeo, t’as les cousins, et puis Ryan et Jules. D’ailleurs, je sais qu’ils sont en train de faire un foot, tu devrais être avec eux, pas tout seul avec moi.

    -Enzo, mon ange…

    -Non, mais sérieusement, avec eux ton image est parfaite, tu ne devrais pas te sentir obligé de trimballer le boulet bizarre qui s’enferme pendant des heures avec son ordinateur.

    -Chut. 

    -Mais…

    -Chut. Je ne vais pas te laisser te dénigrer plus longtemps. 

    Enzo était assis sur l’herbe, les yeux dans le vague. Son ami s’accroupit face à lui et prit ses mains.

    -Regarde moi. Je n’ai jamais laissé personne vous faire du mal, ce n’est pas pour que tu t’auto détruises. Arrête de te détester, moi je t’aime. Si tu dois en vouloir à quelqu’un, insulte moi. Tu te souviens pourquoi tu adores jouer aux jeux vidéos ?

    -Parce que tu m’as appris.

    -Exact. Donc, c’est ma faute. Tu me déteste, mon ange ?

    -Jamais !

    -Alors ne te déteste pas. 

    -Pourquoi tu m’aimes Lysandre ?

    -Au début, c’était parce que toi tu m’aimais. Maintenant, c’est pour ton coeur en or, parce que tu me fais rire. Parce que je suis un gros connard et que tu es ma dose d’innocence, parce que depuis le jour où on est devenus amis, j’ai su que nos émotions étaient liés. Ta tristesse provoque la mienne, ta joie décuple mon bonheur. Je t’aime parce qu’avec toi, les choses sont plus grandes et plus belles. 

    Il caressa doucement les cheveux soyeux.

    -Dis moi, Enzo, qu’est-ce que tu veux ?

    -Je veux être à la hauteur.

    -Tu l’es déjà.

    -Non. Je veux perdre du poids, devenir beau, comme vous l’êtes tous.

    -Promets moi que tu vas toujours rester qui tu es au fond. Je refuse que tu arrête de jouer à la console ou que tu deviennes le connard que je suis.

    -Tu n’es pas un…

    -Chut. J’en suis un, tu le sais, je le sais. Mais je le vis bien, alors que toi tu le regretterais. Promets moi de rester toi même, et je ferais de toi ce que tu veux devenir.

    -Promis !

    Lysandre attira le garçon contre lui et le berça un peu. Il savait ce qu’il allait transformer chez lui, pourtant, il aurait aimé lui dire qu’il était déjà parfait tel qu’il était, mais ça aurait été inutile. Il ne l’aurait jamais cru.  Cependant, ce n’était vraiment pas un mensonge, Aux yeux de Lysandre, Enzo était parfait. Mais il pouvait comprendre le besoin qu’avait ce dernier de s’aimer, et il était de son devoir de l’aider. Lysandre, seul, en était incapable. Bah, il allait faire appel à un expert..

     


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