• Alex avait sept ans. Il était parfaitement riche, avait tout ce qu’il pouvait demander. Il y avait quelques autres enfants riches dans le quartier. Avec lesquels il se battait souvent d’ailleurs. Il n’avait pas besoin de prouver qu’il était le meilleur, ça, tout le monde le savait déjà. Il avait juste envie de se défouler. Ce jour là, donc, il avait sept ans, et il accompagnait sa soeur au parc. Après l’avoir installée sur la balançoire, il se dirigea vers le bac à sable. Par instinct, Enzo recula. C’était un garçon un peu plus jeune, avec un sourire mutin et des cheveux bruns. Il se faisait régulièrement frapper, et avait donc appris à se tenir éloigner de son camarade. C’est à ce moment qu’il arriva. Lysandre. Un léger coup de vent effleura ses cheveux noirs charbons, et ses yeux gris scrutaient le monde autour de lui. Il s’attarda quelques secondes sur la position d’Enzo, sur celle d’Alex et des autres enfants. Il avait alors six ans, et déjà, il voyait ce qui se cachait en chacun. Sa mère le couvait d’un oeil doux, mais quelques secondes plus tard, elle avait déjà rejoint le cercle des parents inattentifs qui discutaient problèmes d’adultes. Lysandre s’assit donc tranquillement sur le tourniquet, et regarda Alex, ses yeux bleus plus froid que la mort tenter de voler la pelle en plastique d’Enzo, et le pousser violemment quand ce dernier tenta de conserver son jouet. Il s’approcha donc avec un grand sourire, et attira le grand enfant un peu à l’écart.

    -Tu ne sais pas t’y prendre, il ne faut pas faire comme ça si tu veux vraiment cette pelle.

    -Ah bon ?

    Alex fut presque hypnotisé par le timbre convaincant et ferme du nouvel arrivant, qui s’éloigna vers l’enfant bruns aux yeux noisettes. Quelques minutes plus tard, il revenait avec l’objet de toutes les convoitises, en laissant derrière lui un petit garçon avec un sourire béat.

    -Si tu fais ce que je te dis, je te donnerai toujours ce que tu veux.

    -J’ai déjà tout ce que je veux.

    -Non. Tu ne m’as pas, moi....

    Ils se serrèrent la main. Une amitié indéfectible était née.

     


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  • -Trois fausses couches Annita ! Trois ! On doit s'y faire. On ne peut tout simplement pas avoir d’enfant… On pourrait adopter, peut-être ?
    -S’il te plaît, accorde nous… Une dernière chance, juste une dernière chance. Et si dans un an les premiers signes de grossesses ne se déclarent pas, alors j’abandonnerai.
    -Mais ça pourrait être dangereux pour toi…
    -Si les médecins me sentent en danger, j’avorterai, mais je t’en prie, laisse nous une dernière chance…

    Elle y tenait tellement Annita, alors son mari céda. Et vit avec bonheur un ventre s’arrondir. Onze mois après cet échange, Lysandre était né.


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