• Je suis la fille du froid. Le sourire aussi éclatant qu'une étendue enneigée, inondée par le soleil, mais si fragile que je menace de fondre au premier rayon. La chaleur m’étouffe, elle m'emprisonne et me tue à petit feu. Le contact humain me gène, me perturbe, et pourtant, je m'infiltre contre toi, dans ton lit, la nuit quand tu as fait voler tes couettes dans un sommeil de plomb. Je suis une brûlure quand tes nerfs ne supportent plus mon toucher glacé. Et tout comme le vent d'hiver glace tes larmes avant qu'elle ne coulent, qu'elles ne te noient,  c'est ma main fraîche qui vient essuyer ta joue avec douceur et calme. C'est moi qui rendrai ta vengeance douce. Je suis éphémérité d'un flocon, la neige éternelle de l'Evrest. J'apporte la mort et les maladies, mais ne dit-t-on pas qu'il ne gèlera jamais en enfer ? Et au final, je ne suis que la fille du froid, qui danse parmi les perce-neige.

    Fille du froid


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  • Je suis l'enfant du sauvage et du vent, fruit de deux esprits volatiles, passion d'une nuit... Tu peux me trouver au sommet de la plus haute montagne, l'air sur ma peau nue, la neige sur mes pieds un peu bleus. Je suis celle qui chasse, qui cueille, qui hurle à la lune, je suis une enfant sauvage. Telle une girouette, je balance dans une direction, puis l'autre, mais je vais où j'en ai envie, parce que la Terre entière est mon terrain de jeu, et la Lune ma meilleure amie. Je hurle, je murmure, je souffle, après tout le vent est mon père. Mais j'ai surtout appris que l'essentiel n'a pas besoin de mot, que la plus belle sensation est l'appel de forêt, de l’Everest, de tout endroit un peu naturel. J'ai compris qu'aucune voiture, aucun château, aucun tableau ne peut égaler la beauté d'une mère animale qui allaite son petit, et que le plus bel être que cette Terre aie porté est Lupa, qui nourrit à son sein Romulus et Remus.


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  • Au début, j'aimais bien jouer au chat et à la souris avec toi. Les rôles s'échangeaient tout le temps, mais il y en avait toujours un pour courir après l'autre. Puis, une légère accalmie, ou l'on pouvait se toucher sans recommencer à courir. Mais le jeu est revenu. Mais le jeu est devenu une métaphore de nos vies. On devait toujours courir pour se faire pardonner.  On s'en voulait toujours et au fond on s'aimait sans se le dire. Notre relation connaissait autant de bas que de haut, mais c'est ce que l'on aimait, vivre sur un océan, rire et pleurer ensemble. Sauf que les sentiments se sont estompés, on ne voulait qu'une simple amitié. Partant de là, ni l'un ni l'autre ne voulions encore courir. Le jeu ne nous faisait plus rire. Mais c'était une habitude, nous ne savions pas nous en défaire. Ce fut une erreur, car ce que nous pouvions supporter l'un de l'autre a disparu en même temps que l'amour qu'on éprouvait, et toi, pour te protéger, tu m'as oublié. Nous courrions toujours l'un après l'autre mais nous n'en valions plus la peine, alors petit à petit, c'est moi qui te poursuivais pour toujours m'excuser, de mes erreurs et de tes fautes. Et parfois quand l'envie t'en prenais, tu me balançais, et je me laissais faire, parce que malgré tout notre amitié m'étais précieuse. Je faisais tout pour nous sauver, sans me rendre compte qu'en fait toi tu t'en sortais. J'étais aveugle, parce que tu m'as tellement aidé que je connais ton visage par cœur, que je reconnais ta voix quand je suis à peine à porté d'entendre et parce que parfois je sais ce que tu ressens quand tu me mens. Ce que tu as oublié c'est qu'à force de me jeter, j'ai fini par me casser, perdre des morceaux de moi. Je ne t'aimais pas d'amour mais d'amitié sincère, et à la toute fin du jeu, quand on s'est enfin rebellés, on a pu parler pour la premières fois, sans doute.


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