Je suis super déçue par cette série. Non pas par la troisième saison, mais par le message en général.

---

Bryce viole pleins de filles, mais finalement il est acquitté au procès. Jusque là, ça me va, dieu sait que ça arrive souvent dans la réalité. Mais ensuite il meurt, et tout le monde l'aime ? Il n'a jamais épongé sa dette. Quand je vois ça, je vois justement le mauvais message que toute la série véhicule tout le temps. "Mourrez. Mourrez et les gens vous pardonneront et vous aimeront". 

---

Tout le monde veut tout le temps se suicider dans cette série. Et j'en ai marre. Tyler, Alex, Hannah. Ils ne pensent qu'à ça, que par ça. Comme si les jeunes ne pouvaient pas trouver d'autre solution de s'en sortir par eux même. Et ce n'est pas avec deux ou trois "je suis reconnaissant d'être en vie" que ce message est cassé. 

---

"Si tu n'es pas prêt à mentir à la police pour tes amis, tu es un mauvais ami !" Euh, ça marche quand même pas comme ça, la vie. Je veux dire, l'amitié, c'est pas mentir à la police, enfin, j'en sais rien, ça me paraît quand même moyen comme définition... Quant à... "Est-ce que ça aurait été juste qu'Alex aie en prison". Eh bien, ce n'est pas à nous d'en décider. Ta justice n'est pas la même que la mienne, donc pour que le terme aie un sens, oui, il faut que ce soit des institutions publiques qui gèrent ça. Même s'ils ne le font pas toujours très bien, même s'il y a de la corruption, ce n'est pas une raison pour faire justice soit-même.

---

"Commettre un meurtre c'est okay si tu l'as fait pour "une bonne raison" et que tu as des amis cools qui veulent faire porter le chapeau à un mort". Y'a pas quelque chose qui cloche ??? Alex tu as TUE quelqu'un, est-ce que tu pourrais, je ne sais pas ??? Faire un truc ? T'allais laisser Clay se faire coffrer pour toi. Tu es au courant que dans la vraie vie, des êtres humains normaux t'auraient pas sauvé la mise après ça ? 

---

Les secrets renforcent pas les amitiés. Pas CE genre de secrets. Ils auraient pu s'en sortir tellement plus vite si Ani n'avait pas été une pétasse égoïste, si tout le monde avait eu le courage de dire la vérité, et de la dire à la police.

---

Je me sens mal pour Monty. C'est un sacré connard, et ce qu'il a fait est immonde et inexcusable. Mais même les connards ont le droit à la vérité, et la vérité, c'est qu'il n'a pas tué Bryce.

---

Ce qui m'attriste au fond, c'est qu'il y a d'excellente scène "My name is Jessica Davis, and i'm a survivor", ou même le moment où elles déboulent sur le terrain. L'enterrement de Bryce et la façon dont il est gâché est super bien aussi, parce qu'on voit à la fois la volonté de se faire entendre des victimes d'abus, et en meme temps on sait bien que gâcher un enterrement, c'est juste horrible. Quand Tyler avoue pour son viol, ou quand le père de Monty lui crache au visage.

Mais tout le potentiel de ses scènes est gâché par un fond horrible.

Les films Netflix... Ahh les films Netflix. Au détour d'une insomnie, se lancer dans un bon film, et dériver. 

Paris est à nous... Le scénario d'une histoire d'amour qui se distend. D'un homme ambitieux qui souhaite partir, d'une femme qui après ayant raté son avion pour le rejoindre, a failli mourir, et remets en question la vie, et Paris. 

On pourrait s'étendre dix mille ans sur la démarche : un film expérimental, des scènes tournées ici et là, à Paris, pendant les manifestations parfois, n'importe où souvent. L'ambition de dépeindre une génération.

Et si tout ça est bien original, dans mon cas ça n'a pas marché. Et comment cela aurait pu ? L'histoire manque cruellement de fond. Au bout d'une heure et demi, on se demande encore quel était le message, quel portrait nous avons vu, et moi, encore une fois, je me sens humilié. Le portrait d'une génération ? Où ça ? Le portrait d'une femme, d'un personnage oui. Pas d'une génération. Qui pourrait avoir l'ambition, à travers deux personnages, dont une femme interprétée par Noemie Schmidt, de montrer un pan de société ?  Ni brillante, ni mauvaise, elle est parfaite pour ce rôle, d'une fille à la base plutôt banale, Anna. Mais voilà, le problème, c'est qu'Anna ne représente qu'elle-même, sa vie et sa voix. Pour un film qui promettait de parler d'une tranche de vie, c'est ridiculement réducteur. Nous sommes tous réduits en une masse indistincte sensée se fondre dans un personnage. Notre identité est niée, et ça, c'est juste dégueulasse.

On félicite quand même l'esthétique. Des jolies images, et, si l'abus de voix off est fatiguant et décousu, on entend tout de même des belles phrases. On retiendra "Même si demain tout s'effondre, on fera un feu, on se réchauffera avec les débris de leur monde". Mais voilà, pour moi, il en reste simplement un peu de beauté extérieur, et sinon un grand calme plat. 

Vendredi nuit d'insomnie... Me perdant une fois de plus dans ce monde attrayant qu'est Internet, naviguant de page en page pour trouver comment occuper les longues heures d'attentes qui composent ma nuit blanche, j'ai fini par me retrouver sur un site qui présentait les seize épisode d'un animé dont je n'avais jamais entendu parler "Satsuriku No Tenshi", ou Angel of Death, SNT pour les intimes. Seize fois 23... On atteignait donc un total de six heures et huit minutes. Plus ou moins. Un peu moins, dans mon cas, parce que je n'ai regardé aucun générique -bien que, sur tout les sites que j'avais vu, on m'ait dit qu'il était extraordinaire-.

Et alors, je suis tombé dans un anime profondément dérangeant. Honte à moi, certes, de ne pas avoir lu le nom de catégorie "thriller, épouvante, psychologique". Quoiqu'entre nous, on peut avouer que le terme épouvante est très certainement exagéré. Le pitch se résume à pas grand chose : Rachel Gardner, une jeune fille -elle ne semble pas dépasser treize ans-, se réveille dans un étrange bâtiment, sans se souvenir de ce qu'elle fait là, si ce n'est qu'elle devait consulter un psychologue. Elle tombe sur Isaac Foster, dit Zach, le second personnage principal, armé d'une faux qui tente de la tuer. Elle fuit, jusqu'à soudain se rappeler de tout ce qu'elle fait là, et ainsi, elle supplie cette nouvelle rencontre de la tuer. Isaac refuse : il préfère les proies souriantes, ou au moins hurlantes, mais Rachel est inexpressive. Ajouté à cela, il se trouve qu'elle est assez intelligente pour le faire sortir du bâtiment, alors que lui est "bête". Ainsi, ils échangent une promesse : lorsqu'ils seront tout les deux sortis, et que Rachel sourira, il la tuera.

Attention, ce paragraphe contient des spoilers ! L'immeuble est composé de plusieurs étages, chacun régi par un tueur en série. Le premier étage est celui de Zach, que Ray (Rachel) arrive à fuir,  en montant. Le deuxième étage appartient à Danny, qui se présente comme étant le psychologue de la jeune fille, mais qui, en réalité, semble fasciné par ses yeux. Cette obssession le conduit à hurler de joie, ce qui permet à Isaac, notre anti-héros, de lui mettre un coup de sa fameuse faux. C'est alors que Ray fuit, se rappelle de tout, et qu'ils échangent leur promesse. Le second étage est habité par Eddie, ou Edward Manson, un enfant du même âge que notre personnage principal, et qui adore creuser des tombes. S'étant amouraché d'elle, il souhaite exaucer son souhait en la tuant, et en l'enfermant dans un cercueil. Mais Zach proteste, et il jure devant Dieu qu'il la tuera. Cet argument convainc immédiatement Rachel, que l'on découvre très croyante. Zach tue Eddie, puis ils accèdent à l'étage suivante, où l'on découvre Cathy, une sadique qui souhaite les torturer plus que les tuer. D'épreuve en épreuve, on en apprend plus sur le passé du garçon : il a vécu dans une famille d'accueil où ses parents l'utilisaient comme un outil pour enterrer des corps. Il a finit par les tuer, puis par fuir, ce qui l'a conduit à devenir tueur en série. Dans la toute dernière épreuve, il est empoisonné par un produit qui lui fait perdre tout contrôle sur ses pulsions, et, pour éviter de tuer Ray, afin qu'ils puissent tout deux respecter leur promesse, il se plante sa propre faux dans le ventre. Parvenant enfin à l'avant dernier étage, dirigé par un prêtre qui règne sur tout les autres tueurs. Il conduit Rachel dans l'étage du psychologue pour lui permettre de trouver les médicaments qui soigneraient Zach, et pour cela, elle doit, à chaque étage qu'elle descend, aller rallumer le courant. Là,on la voit fixer sur son objectif au point d'en devenir cruelle et sans pitié. L'épisode a été très dur à regarder pour moi, particulièrement le moment où, à l'étage d'Eddie, elle écrase des mains qui sortent des tombes, laissée de marbre par les cris de douleurs qui retentissent. Ne trouvant pas les médicaments, car Danny est parti avec -il a survécu le con- elle remonte, puis se trouve confrontée au prêtre, qui lui déclare avoir les médicaments qu'il a repris au psychologue. Il la traite de sorcière et refuse de les lui donner, puis accepte de lui offrir un procès équitable. Là, Cathy et Eddie, puis Danny témoignent respectivement contre, contre, et pour elle, mais elle est décrétée sorcière par le prêtre, qui lui annonce au passage que Dieu n'existe pas, qu'Il est le Dieu de cet immeuble. Ainsi, Rachel se rebelle, et réussi à prendre les médicaments et fuir. Elle soigne Zach, qu'elle décide de considérer comme son Dieu. On apprend qu'il a peur du feu, parce que son père a un jour essayé de le brûler. Ensemble, ils accèdent à l'étage suivant. Rachel est enfermée par Danny, et semble cacher un lourd secret, que Zach est forcé de découvrir : c'est Ray la tueuse de cet étage. Elle assassine tout ce qui lui parait imparfait, et les "répare" en les recousant. Finalement ils parviennent à s'enfuir du bâtiment, qui explose. De retour dans le monde normal, Rachel est prise en charge par une psychologue pendant un long moment, tandis qu'Isaac est jugé, puis finalement condamné à mort. Pour le final, on le voit débarquer dans la chambre de Ray, et fuir avec elle, ou du moins tenir sa promesse de la tuer, sans qu'on puisse jurer de si c'est un rêve ou la réalité (quoique quelques détails semblent prouver que c'est vrai).

Cet anime est un adapté du jeu vidéo, qui est -apparemment- bien mieux que l'anime au niveau des petites incohérences, et de la tensions qu'on y retrouve. 

Au final, je n'ai pas pu décrocher un seul instant, mais psychologiquement, ça n'a pas été simple à tenir tout le temps -ce qui vient peut-être aussi du fait que je suis une fragile- et même si beaucoup de gens ont pu cracher sur cet anime, moi j'ai beaucoup aimé, et la qualité des épisodes n'a fait qu'augmenter en allant, alors sans crier au chef d'oeuvre, c'est quelque chose à regarder !