Les films Netflix... Ahh les films Netflix. Au détour d'une insomnie, se lancer dans un bon film, et dériver. 

Paris est à nous... Le scénario d'une histoire d'amour qui se distend. D'un homme ambitieux qui souhaite partir, d'une femme qui après ayant raté son avion pour le rejoindre, a failli mourir, et remets en question la vie, et Paris. 

On pourrait s'étendre dix mille ans sur la démarche : un film expérimental, des scènes tournées ici et là, à Paris, pendant les manifestations parfois, n'importe où souvent. L'ambition de dépeindre une génération.

Et si tout ça est bien original, dans mon cas ça n'a pas marché. Et comment cela aurait pu ? L'histoire manque cruellement de fond. Au bout d'une heure et demi, on se demande encore quel était le message, quel portrait nous avons vu, et moi, encore une fois, je me sens humilié. Le portrait d'une génération ? Où ça ? Le portrait d'une femme, d'un personnage oui. Pas d'une génération. Qui pourrait avoir l'ambition, à travers deux personnages, dont une femme interprétée par Noemie Schmidt, de montrer un pan de société ?  Ni brillante, ni mauvaise, elle est parfaite pour ce rôle, d'une fille à la base plutôt banale, Anna. Mais voilà, le problème, c'est qu'Anna ne représente qu'elle-même, sa vie et sa voix. Pour un film qui promettait de parler d'une tranche de vie, c'est ridiculement réducteur. Nous sommes tous réduits en une masse indistincte sensée se fondre dans un personnage. Notre identité est niée, et ça, c'est juste dégueulasse.

On félicite quand même l'esthétique. Des jolies images, et, si l'abus de voix off est fatiguant et décousu, on entend tout de même des belles phrases. On retiendra "Même si demain tout s'effondre, on fera un feu, on se réchauffera avec les débris de leur monde". Mais voilà, pour moi, il en reste simplement un peu de beauté extérieur, et sinon un grand calme plat.