• La reine

    Echec et mat. Tu as gagné la partie en un seul mouvement. C'était un geste de la main droite, tu as porté ton pouce à tes lèvres, et tu l'as mordillé. Je ne sais pas pourquoi j'ai trouvé ça adorable, mais moi, roi du monde, roi de tout, j'ai déposé les armes à tes pieds et j'ai jeté ma couronne à la mer. Oh, redevenir un pion pour toi était une évidence, un instinct. Tu aurais pu me sacrifier, m'envoyer au premier pion à n'importe quelle bataille... Et tu l'as fait, et je n'ai jamais protesté, moi, pieds et poings liés, j'aurais supplié qu'on me jette aux loups si cela avait pu te plaire. Et j'en serais sorti vivant, pour ta gloire, pour ton éclat. Marcher dans ton ombre, n'être rien que ce que tu m'autorisais... Toujours trop loin pour te toucher, de tes lèvres, n'avoir qu'un rêve... Et cela ne me gênait pas, parce qu'être, être c'était déjà trop. Tout ce qui n'était pas toi était tellement trop. Des tâches d'obscurité dans la lumière que tu étais, que tu seras toujours.

    C'était tout toi, c'était typique, de danser dans les champs, sur l'herbe les trèfles et les blés, dans ta robe à carreaux... C'était tout toi, ma reine de coeur.


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