• 15/01/2021

    Depuis un an, le covid empoisonne nos vies. Je ne crois pas avoir énormément écrit dessus. Aujourd'hui, je veux tout d'abord demander pardon. Je n'ai pas arrêté de vivre de la façon qui était nécessaire. Ou plutôt, j'ai fait tout ce qui était demandé jusqu'en septembre. Ce n'était pas si dur, parce qu'on a été libre tout l'été, qu'on pouvait se voir, boire, fumer et rire. Mais avant ça, à l'hôpital les mesures étaient là, et on les a respecté autant que possible.

    Et puis il y a eu la fac, et je me suis laissée aller. C'était égoïste. C'est toujours égoïste, parce que tout le monde vient à l'appart demain. Y'aura de quoi fumer, ça va tourner. On le sait très bien. On sera plus de six, sans masques, pas testés. Dites que c'est mal si vous voulez. On n'est pas inconscients, on connaît les risques. Mais là on peut plus. On ne peut plus.

    C'est notre jeunesse qui part en fumée, nos vies qui sont volées. Des décisions merdiques sur lesquelles on n'a jamais eu notre mot à dire, qui font que ça fait plus d'un an qu'on est coincé et qu'on doit ne vivre qu'à moitié. Cette année, ça devait être mon année, parce que pour une fois, je suis putain de libre. Vivre seule, comme je l'entends, traîner avec mes potes et gérer mon budget. Commencer la fume, parce que JE l'ai décidé. Boire, apprendre ses limites. Je ne pouvais pas laisser ça disparaître. Le goût de la liberté sur ma langue... C'est pire que la drogue, je ne peux plus vivre sans. Laissez moi voler, je meurs dans cette cage.

    Je regardais ma vie partir en cendres, et non. Je ne veux pas avoir de regrets, je veux me dire que j'ai essayé, je veux être heureuse de me lever le matin. Depuis que j'ai douze ans, je me suis noyée dans une dépression sans nom, et même si je n'ai toujours pas trouvé la terre ferme, j'apprends à nager.

    Moi, je ne suis pas une morte vivante dans cette pandémie, parce que j'ai fait des choix. Je ne les recommande à personne, mais en mon âme et conscience, j'ai choisi mes risques. Eviter les personnes à risques, garder le masque dans la rue, dans les commerce et à la fac. Le porter sur le nez aussi. Mais j'ai choisi de vivre parce que... Parce que comprenez... Moi, on m'aurait dit "mets ta vie en pose pendant trois mois" je l'aurais fait, je l'ai fait pendant le premier confinement d'ailleurs. Moi, trois mois, même six, je l'aurais fait. Mais j'ai bien vu que c'était impossible, parce que personne ne prends les bonnes mesures. Parce qu'on a commencé par nous dire que le masque était inutile, puis finalement c'était nécessaire. Parce que d'abord les enfants n'étaient pas contagieux, et maintenant ils le sont. On vogue de mensonges en mensonges, et puis voilà où on est maintenant. Moi, je n'aurais pas le droit de voir mes amis, alors que mon copain va au lycée tous les jours ? Vous vous rendez compte, que, de nous deux, c'est moi qui choisi d'encourir un risque, alors que le gouvernement le force à en prendre un. 

    Je ne suis pas une morte vivante, parce que je suis confinée avec un garçon qui m'aime et qui me soutient. Mais s'il n'avait pas été là, moi aussi j'aurais été l'étudiante qui se jette par la fenêtre. Je ne suis pas une morte vivante, mais je comprends ceux qui le sont.


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