... Il est temps de faire le point. Histoire de voir un peu ou on en est maintenant.  Je parle au pluriel parce que je veux savoir où en sont toutes les facettes de moi. En vrai, on en est pas bien loin, hein. La même envie de crever, les mêmes TCAs, la même dépression. Le cadre est différents, les gens autour de moi aussi. J'ai grandi je crois. Mais, au final, ouais, c'est toujours le même bordel. Toujours la mutilation. Et les médoc. Y'a plus rien de sain, je sais bien. Y'a toujours moi dans ma chambre, et puis Oz. Toujours des bons résultats, un sourire auquel personne ne croit. Toujours des amis pour veiller sur moi, qui restent même s'il ne comprennent pas. 

Les cauchemars sont pas partis. Pas plus que son souvenir, pas plus que la sensation de ses mains sur mon corps. Pourtant je reste debout. Ecrire, dessiner, bosser. Dormir. Avancer. La fac, les copains, mon chat. Jamais de routine, on s'adapte. On prend la vie comme elle vient, ça on a appris à le faire. 

Non, vraiment, j'ai grandi, et en même temps pas. J'étudie en moi-même le concept de femme enfant, qui me correspond plus que tout. On s'occupe de moi, je profite d'une enfance que je n'ai pas vraiment eue, que je ne m'étais jamais autorisée à avoir. Et je jouis de mon indépendance, de la vie qui s'ouvre à moi. J'ai évolué, ça c'est sûr. En bien, en mal, pas la moindre idée. Rien ne va mieux. Et en même temps ce n'est pas pire. Non, pas de nouveau départ pour Astrale. Pas de miracle. Juste... La vie qui continue.

Dieu sait pour combien de temps.